Le ministre tunisien des Affaires étrangères, Mongi Hamdi, remplace Bert Koenders à la tête de la Minusma. À Bamako, on est plutôt satisfait.
n technocrate pour gérer un paquebot qui part à la dérive. Mongi Hamdi, 55 ans, a été nommé le 12 décembre à la tête de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Il remplace le Néerlandais Bert Koenders, désormais ministre des Affaires étrangères à La Haye. Ingénieur de formation, le Tunisien a une longue expérience en tant que fonctionnaire des Nations unies, à des postes plutôt techniques.
À Bamako, on espère que cette nomination apportera plus de fluidité dans les négociations entre l’État malien et les groupes armés, qui devraient reprendre fin janvier à Alger. Le prédécesseur de Hamdi entretenait des rapports exécrables avec le président Ibrahim Boubacar Keïta.
Côté malien, on se montre donc plutôt satisfait de cette nomination. « C’est un homme expérimenté, qui connaît bien les questions de terrorisme transnational pour y avoir été confronté dans son propre pays », glisse une source gouvernementale. Chef de la diplomatie tunisienne dans le gouvernement de Mehdi Jomâa, Hamdi a en effet eu à gérer les dossiers de la crise libyenne et des jihadistes partis en Syrie.
Koenders et Hamdi : guerre des chefs
Mais en interne, le passage de relais entre Koenders et Hamdi a été plus houleux, car deux autres candidats briguaient le poste : le Béninois Arnauld Antoine Akodjènou et l’Américain David Gressly, tous deux représentants spéciaux adjoints du secrétaire général de l’ONU au Mali. Le siège new-yorkais a donc tranché : ni l’un ni l’autre. Si aucun ne démissionne, Hamdi devra gérer cette guerre des chefs.
Mais il aura surtout fort à faire pour redresser une mission confrontée à de nombreuses difficultés : des négociations qui patinent à Alger, des Casques bleus harcelés dans le Nord… Le nouveau patron de la Minusma devrait entrer en fonction avant la fin du mois de janvier.